Instigateur et animateur d’une des plus formidables fêtes mensuelles de la capitale, la Roda do Cavaco, Fernando delPapa lance enfin, après quinze ans en France, son premier album solo.
Après les fièvres samba (Roda do Cavaco donc) et forró (Orquestra do Fubá), on ne s’étonne pas de voir ce projet personnel explorer aussi d’autres territoires et un registre plus intimiste. Adoubé par le grand Chico Buarque, produit par le chevronné et subtil Swami Jr, Eu Também n’est jamais plus réussi que quand il privilégie l’acoustique, servi par un groupe excellent et les participations de (notamment ) João Cavalcanti (Casuarina) pour un beau duo sur le morceau-titre « Eu Também », Vincent Segal (violoncelle), Ricardo Herz (violon) ou Davi Moraes (guitare). Entre mer et Sertão, sans rien perdre de ses matrices, le Brésil de Fernando delPapa n’est pas figé dans la saudade de l’exil, il a du nerf et peut même virer cubain à l’improviste (« O Mar »). Ses mélodies intemporelles et accrocheuses sont la patte d’un grand artiste*.
C’est demain, vendredi 30 septembre, que Fernando delPapa présentera sur scène ce premier album personnel. Il fera ça à la maison, ou plus exactement au Studio de l’Ermitage là où il a ses formidables habitudes mensuelles.
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* Chronique parue dans Kalakuta n°8 (octobre/novembre 2016). Excusez du recyclage, d’habitude, j’attends la sortie du numéro suivant pour publier ici mes contributions à Kalakuta mais l’actualité (et le manque de temps) m’incite à faire une entorse à ce principe…