Pour son premier album, Rashid semble avoir exaucé son rêve. Le jeune rappeur originaire d’Ijaci, dans le sud du Minas Gerais, est parvenu à rassembler autour de lui quelques invités (Criolo, Mano Brown, Max de Castro ou Xênia França) qui donnent envie d’aller écouter A Coragem da Luz, histoire de voir ce qu’il a dans le ventre.
Rashid cherche la lumière. S’il a déjà sorti quelques mixtapes et s’est frotté aux batailles de MCs, étape incontournable, rester underground n’est clairement pas dans ses intentions. La lumière, elle ne brille que si on sort justement de l’underground. Est-ce cela le courage de la lumière du titre de l’album ? Pas vraiment, mais ce qui plus clair, c’est que choisir une approche plus pop que strictly hip hop permettra plus facilement de sortir de l’ombre.
Rashid n’a pas un flow impérissable mais il a su s’entourer de bonnes productions (signées notamment Marechal, Nave, Parteum…). Les premiers titres de l’album installent une belle vibe jazzy-brésilienne, flûte (« Cê Já Teve um Sonho ? ») et guitare (« DNA »), classieuse comme qui dirait, même si par la suite on trouve quelques morceaux aux refrains qui pèguent un peu trop la guimauve. Mais Criolo vient chanter (« Homem do Mundo »), Xênia França la « libellule d’ébène » d’Alafiá aussi (« Laranja Mecânica »), Mano Brown vient se poser, toujours imposant, sur « Ruaterapia », un des titres les plus réussis d’autant qu’il est produit par Max de Castro (pourquoi est-il si rare ces dernières années ?).
Tout ça mérite quand même qu’on considère ces débuts de lumineux…