Avec « Naija », son dernier clip, Lurdez da Luz met en lumière la présence africaine à São Paulo.

La grande mégapole est cosmopolite. Forcément, on y trouve des Nigérians, des Sénégalais ou des Congolais de la première génération installés au Brésil. Venus avec ou sans papiers. Alors que la question des réfugiés et des migrants est au cœur de l’actualité internationale, c’est leur présence, leur activité en centre ville qu’elle cherche à montrer ici.

La culture populaire brésilienne doit beaucoup à ses racines africaines, notamment yoruba, et c’est dans les religions de matrices africaines que cette mémoire est la mieux préservée. Mais c’est un héritage associé à l’ancestralité. En montrant cette présence africaine contemporaine, Lurdez da Luz dit espérer y trouver une « ré-africanisation qui pourrait amener avec elle les lien perdus de notre mémoire ancestrale et pourrait aussi casser et transcender l’apartheid mental » du Brésil contemporain.

Pour faire passer le message, elle s’appuie sur un flow toujours tendu, un beat qui claque et un clip comme toujours très réussi. Elle invite aussi Eduardo Brechó à poser quelques couplets. Lequel est en territoire familier puisqu’il n’a de cesse d’aborder les mêmes thématiques de ré-africanisation de la culture brésilienne avec son groupe Aláfia. Mais de ça, nous aurons l’occasion de parler très bientôt : Corpura, leur deuxième album qui vient de sortir, s’avère aussi fort et radical que leur premier…

D’ici là, voici la journée d’un Naija (un Nigérian en argot) en forme de balade dans São Paulo, une journée qui se termine comme elle commence par une prière yoruba…

Pour en savoir un peu plus, sur le site Noisey, Lurdez da Luz revient sur le morceau « Naija » et présente quelques sélections de rap africain…

« Naija » est un titre de son dernier album Gana Pelo Bang, normalement disponible en téléchargement gratuit (à part que son site officiel semble actuellement en travaux…)