Ce que l’on découvre ici sous la forme d’une carte postale de Rio est, avant tout et au-delà du cliché, un bel album né de la collaboration entre Hamilton de Holanda et de Diogo Nogueira, soit un musicien virtuose et une jeune vedette du samba. Une affiche sur le papier prometteuse.
Passé l’effet d’annonce, le résultat de ce type de projet n’est pas toujours à la hauteur des attentes pour peu qu’il soit trop calculé. Ici, les choses se sont, parait-il, passées de façon bien plus spontanées : d’une amitié née après un concert en duo improvisé sans la moindre répétition.
Hamilton de Holanda et Diogo Nogueira sont finalement complémentaires, leur rencontre est celle de l’érudit adulé de la critique et du bellâtre tatoué à l’insolent succès populaire. Si sa voix semble parfois limitée ou manquer de nuances (sur « Desde que o samba é samba », par exemple), le fils de João Nogueira, véritable enfant de la balle, a su se faire un prénom et s’affirmer comme un sambiste des plus crédibles et sincères de sa génération. Quant à Hamilton de Holanda, est-ce encore nécessaire de présenter celui qui a révolutionné la mandoline et su la faire évoluer partant du choro pour aller vers le jazz ?
Inspiré par les Afro-Sambas de Baden Powell et Vinícius de Moraes, leur Bossa Negra mêle compositions originales, parfois co-signées avec Arlindo Cruz, et reprises bien choisies. Hormis une contrebasse et quelques percussions, rien ne vient distraire du dialogue entre la mandoline d’Hamilton et le chant. Une forme de classicisme des plus élégants au service du samba.
Sorti en août dernier au Brésil par Universal, j’ignore si et quand le disque doit être lancé en Europe. Je l’ai simplement acheté les yeux fermés et souhaitais partager mon intérêt. Quant au clip, même s’il semble avoir été tourné par l’office de tourisme de Rio, il nous offre de belles images alors que le froid arrive dans nos contrées…