Minas Gerais/Portrait

Un Sale coup de Marku : hommage à Marku Ribas

Il est des sales nouvelles que l’on n’avait pas vu venir, la disparition de Marku Ribas est de celle-là. Le grand Marku est décédé samedi des suites d’un cancer du poumon. Nous lui avions rendu hommage il y a deux ans, sans raison particulière, simplement parce qu’il s’agissait d’un artiste qui comptait pour nous. Et rétrospectivement, le titre de ce portrait n’est plus de circonstances, pensez : « Marku Ribas, une Légende bien vivante des musiques afro-brésiliennes » !

Marku hommage

Il y a quelques jours, après avoir réécouté un de ses titres, alors que j’ignorais qu’il luttait contre la maladie et ses métastases depuis 2012, je me demandais encore pourquoi personne ne lui proposait quelques dates en Europe, persuadé que sa musique et son charisme étaient de ceux qui combleraient un public européen ! Les images de son DVD enregistré ao vivo en 2007, à l’occasion de ses soixante ans, avaient de quoi convaincre les organisateurs de concerts que ce type pouvait faire un tabac dans n’importe quelle salle. Pourvu que le public soit là…

[youtubehttp://www.youtube.com/watch?v=UL2GizdGnVA]

Car même au Brésil, Marku Ribas souffrait d’un manque criant de notoriété et de reconnaissance. Victime d’ostracisme comme la plupart des artistes de samba-rock, il était vénéré par ses jeunes collègues : D2, Curumin ou BiD, en particulier, qui l’avait invité sur le premier volume de sa série Bambas & Biritas. Ed Motta vient de lui rendre un hommage ému : pour lui, Marku était la référence majeure en matière de rythme afro-latino-brésilien. À sa tristesse se mêlait la colère de constater que ce monde n’avait pas reconnu le génie d’un tel artiste.

Pour faire connaissance avec Marku Ribas, je vous invite à lire le portrait publié ici, vous y apprendrez qu’il a joué en première partie de James Brown et que Mick Jagger dépêchait une Rolls blanche pour l’accueillir à l’aéroport. Vous y découvrirez qu’au cinéma, il a tourné avec Robert Bresson et qu’il a interprété le rôle du révolutionnaire bahianais Carlos Marighella (à qui Caetano Veloso vient de dédier une chanson sur son dernier album Abraçaço). Tout ça et quelques autres anecdotes.  S’il dresse un portrait assez complet de Marku Ribas, ce texte est marqué par le contexte dans lequel il a été écrit : la mort de Gil Scott Heron et le contraste qui visait à rendre hommage à un artiste bien vivant. Le relire aujourd’hui me donne un petit pincement au cœur, c’est vraiment un sale coup, Marku…

À lire :

« Marku Ribas, une légende bien vivante des musiques afro-brésiliennes »

« Au bord de l’eau avec Marku Ribas et les vedettes brésiliennes »

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