Bahia/Disques/Pará/São Paulo

Le Tour du Brésil psicotropical d’Andréia Dias

Mieux que le Rough Guide ou le Routard, pour partir à la découverte des musiques du Brésil, la chanteuse pauliste Andréia Dias s’est lancée dans un long périple pour réaliser un album aux quatre coins du pays. Chaque étape de ce projet itinérant est marquée par une rencontre avec une formation locale avec laquelle elle a composé et enregistré un morceau. Si l’accueil qu’elle a reçu est plus proche du mode couchsurfing que de la pousada cossue, les hôtes comptent tous parmi les artistes émergents les plus excitants de leur génération. Qu’il s’agisse de Felipe Cordeiro à Belém, Baiana System à Salvador ou Do Amor à Rio.

Avant d’aller plus loin, on n’oubliera pas de rappeler qu’Andreia elle-même fut une des co-fondatrices de Dona Zica, un groupe culte de la mouvance indé de São Paulo qui comptait en ses rangs rien moins que Iara Rennó, Anelis Assumpção, Gustavo Ruiz ou Guizado…

Andréia Dias pelos tropicos

À l’origine de Pelos Trópicos, son troisième album après les Volume 1 (2008) et Volume 2 (2010) d’une trilogie inachevée, on trouve la volonté de  et Volume remonter vers le Nord et s’écarter de l’axe Rio-São Paulo car elle commençait à y ressentir trop de  pression et de compétition : « j’avais l’impression d’être dans une arène« .

Après un passage par Miradouro, la « home party » (sic) de Thalma de Freitas, dans le quartier de Santa Teresa à Rio, résidence d’artistes installée dans l’ancien consulat du Salvador, direction Belém do Pará… Elle découvre là-bas une incroyable effervescence, comme elle le racontait l’an dernier au blog Banda Desenhada, toujours une référence en matière d’interview approfondie : « j’étais à Belém et, tous les week-ends, il y avait des festivals. Il se passe tellement de choses. La musique à fond ! C’est comme si le Sudeste n’existait même pas. Et c’est là qu’on voyait débarquer toute la clique de São Paulo qui venait expliquer comment les choses devraient être faites. Quelle connerie. Ils veulent coloniser, tu sais ? J’en ai vraiment marre de Rio-São Paulo, de cet impérialisme. Comme s’il n’y avait ici qu’il se passe des choses. C’est un mensonge !« . En effet, souligne-t-elle, désormais les groupes n’ont plus besoin de quitter leur ville d’origine pour vivre et mener sa carrière en développant ses propres réseaux locaux.

De ce voyage auto-produit avec les moyens du bord qui a failli s’intituler Psicotropical, Andréia Dias a ramené des chansons enlevées qui combinent rock vintage et styles régionaux et, parce qu’elles révèlent sa propre personnalité, forment un ensemble d’une belle cohérence. Et si elle veut reprendre la route et donner des concerts, « maintenant, j’ai un groupe dans chaque état, je n’ai qu’à téléphoner… »

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Andréia Dias, Pelos Trópicos (2013) (mp3 320 kbps)

01. « Vai e Volta », avec Cabruêra (João Pessoa) 02. « Brisa Tropicana », avec Criolina (São Luís) 03. « Beijin na Nuca », avec Felipe Cordeiro (Belém) 04. « Luva Pele », avec Zé Cafofinho (Recife) 05. « Bandoleiro », avec Vitoriano (Fortaleza) 06. « Vida Bela », avec Eek (Maceió) 07. « Corpo e Mente », avec Thalma de Freitas (Rio) 08. « Feliz e Mareado », avec Léo Chermont (Belém) 09. « Xuxu Beleza », avec Do Amor (Rio) 10. « Aquilo », avec The Baggios (Aracaju) 11. »Terra do Nunca », avec Talma et Gadelha (Natal) 12. « Pelos Trópicos », avec Baiana System (Salvador)

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