Peut-être parce qu’il était noir, homosexuel et issu d’un milieu modeste, celui que Jobim surnommait « Génialf » est un père méconnu de la bossa nova. Admirateur de Chopin et Sinatra, Johnny Alf crée avant tout le monde un style original qui mêle jazz et samba : crooner mais avec une fêlure dans la voix qui dérape vers l’émotion. Cet album, arrangé par José Briamonte, sorti en 1965, est relancé l’année suivante, renommé Eu e a brisa, pour ce titre sublime qui s’y ajoute.
Johnny Alf (Mocambo/Rozenblit – Mr. Bongo)
O.C. (chronique parue dans Vibrations n°149, 11/2012)
Cette réédition et l’opportunité de chroniquer l’album dans Vibrations fit de « Eu e a brisa » un des mes titres favoris de l’automne. Un classique dont la mélancolie à fleur de peau vous suivra longtemps : « Ah! si la jeunesse que chante la brise pouvait rester avec moi un peu plus longtemps… ». Un sujet auquel personne n’échappera, un jour…
Oui, Eu e a brisa, morceau magnifique, pour moi dans la même veine que des Samba de pergunta ou Inutil Paisagem: des mélodies fines et ténues qui flottent, éphémères et poignantes, comme des fils d’or portant la vérité de l’univers dans un ciel étoilé.
Tu en parles bien ! Merci…