Au moment où à Paris, en pleine rue, les nouvelles féministes se font agresser dans les manifestations par les catholiques intégristes et les voyous d’extrême-droite, on les soutiendra en samba ! Avec un morceau qui clame fièrement « Liberté, Egalité, Sexualité ».
Quand on cherche quelques musiciens français ayant réussi une samba à peu près digne de ce nom, on commencera par activement faire travailler sa mémoire tant les exemples n’abondent pas. Et si le nom de Michel Magne ne vous viendrait peut-être pas spontanément à l’esprit, c’est pourtant à ce brillant touche-à-tout que l’on doit cette réussite.
Furia à Bahia pour OSS 117 lui avait déjà donné l’occasion de se confronter aux musiques brésiliennes, mais c’est pour le film de Jean Yanne, Moi Y’en a Vouloir des Sous qu’il compose, en 1973, ce « Liberté, Egalité, Sexualité ». Le morceau témoigne de l’esprit potache du musicien, au même titre que le langoureusement psyché « Pétrole Pop » ou le JamesBrownien « Superchic Génial », guitare bien griffue à l’appui, autres réussites qui figurent dans le film.
Michel Magne était un talentueux « fantaisiste pop », pour reprendre le titre du documentaire lui ayant été consacré. S’il s’est fait connaître en signant de nombreuses bandes originales, sa grande fierté était d’avoir bâti un studio où les plus grandes stars s’installaient en résidence pour enregistrer : le fameux Château d’Hérouville qui accueillit rien moins que Polnareff, T-Rex, Bowie, Pink Floyd et bien d’autres… Sa fermeture pour faillite entraîna d’ailleurs Michel Magne vers la dépression puis le suicide.
Avec « Liberté, Egalité, Sexualité », on le retrouve à son meilleur, faisant mieux qu’illustrer un film de Jean Yanne. Si la morgue de celui-ci a peut-être pris un coup de vieux, il n’en est rien des chansons. Celle-ci reste d’actualité et devrait encourager les Femen à mettre une touche d’humour dans leurs actions militantes.
Michel Magne, « Liberté, Egalité, Sexualité », Moi Y’en a Vouloir des Sous (1973) (mp3 320 kbps)
Merci, c’est délicieux
Connais tu « quelle histoire » de Jeanne Moreau (d’une efficacité redoutable sur le dance floor)?
Merci pour ton blog
Martin
Je n’ai jamais testé « Quelle Histoire » sur le dancefloor mais j’aime beaucoup le morceau, comme la plupart des chansons qu’a enregistré Jeanne Moreau. Avec, bien sûr, une préférence pour les classiques de Rezvani, aka Cyrus Bassiak…