Ao Vivo/São Paulo

Criolo ao vivo au Cabaret Sauvage

Avant de filer en Italie et en provenance de Londres, la révélation brésilienne du moment faisait étape par Paris. Criolo et ses musiciens passaient au Cabaret Sauvage dans le cadre du festival Paris Hip Hop. Un tel événement méritait bien que j’abandonne ma province ensoleillée pour retrouver mon Paname natal.

Criolo ao vivo Cabaret Sauvage

Si de ce séjour bref et dense, le concert de Criolo était le point d’orgue, la veille, je passais une partie de l’après-midi en compagnie de Thiago França, saxophoniste du groupe mais aussi membre de Metá Metá, des MarginalS, du groupe de Rodrigo Campos, et leader de Sambanzo. En se promenant dans le Parc de la Villette, le long du canal, ou en sirotant des bières à la terrasse de café à côté de leur appartement-hôtel, Thiago a pu me raconter le formidable échange avec Mulatu Astatké, me dire un peu de ce que représente Criolo au Brésil, évoquer la cinéphilie de son ami Kiko Dinucci ou m’annoncer la sortie prochaine du deuxième album de Metá Metá. Et ce trio magique qu’il compose avec Juçara Maraçal et Kiko a viré Métal Métal : à fond le fuzz et l’overdrive !

Le soir du concert, j’avais beau être monté spécialement, j’ai quand même trouvé le moyen d’arriver en retard et rater le set de Baloji, programmé en première partie. C’est pourtant un artiste que j’apprécie et que j’avais vu sur scène un an plus tôt. Les amis présents m’ont dit que l’audience était encore clairsemée pendant sa prestation mais, en arrivant quelques minutes avant que Criolo ne monte sur scène, la salle semblait déjà bien pleine. Pourtant, croisés à l’entrée, les organisateurs de la soirée, me dirent qu’il manquait du monde pour qu’ils n’y perdent pas d’argent.

Criolo ? Je vais faire bref : énorme ! Ce qu’on n’avait pu que pressentir en regardant des extraits de concert en ligne est une évidence : Criolo possède un charisme fou, une présence incroyable.

Un concert de Criolo, c’est l’impressionnant mélange d’énergie et d’émotion qui s’en dégage. Car outre cette formidable énergie avec un groupe au taquet, ce qui rend les prestations de Criolo si fortes, c’est que son émotion ne semble pas feinte. En plusieurs occasion, on croyait lui voir l’œil humide comme s’il retenait quelques larmes. Ce qui m’était confirmé le lendemain par mon pote Matthieu qui vit depuis longtemps à São Paulo et a déjà eu l’occasion de le voir souvent sur scène : Criolo est un médium traversé par les émotions, comme s’il était un fidèle chevauché par ses orixás.

Qui l’accompagne, c’est un formidable groupe, composé d’excellents musiciens unis par une impressionnante cohésion. Aux côtés de ses producteurs Daniel Ganjaman aux claviers et Marcelo Cabral à la basse, même un guitar hero comme Gui Held la joue discret, même une tornade versée dans l’improvisation comme Thiago França n’a droit qu’à deux morceaux de bravoure pendant tout le concert… Tout le monde est au service de Criolo et du répertoire de Nó na Orelha. Un set serré où figure également une paire de titre du premier album et d’inédits, comme « Quatro da Manha ». Autant dire : que des grands moments. Avec une mention particulière à « Subirosdoistiozin », rejoué en rappel, qui fit chavirer et bondir la salle, le refrain universel « papalapapa » braillé en boucle pour toute une salle bien chauffée par le fidèle acolyte depuis quinze ans de Criolo, DJ Dan Dan, son faire-valoir qu’il est plus valorisant d’appeler MC. Un Dan Dan bien déchaîné qui avait adopté le « Faîtes du Bruit », en français dans le texte, qui convient à ce genre de manifestation !

Un indice du charisme de Criolo, c’est que le public pour appeler les rappels criait son nom : « Cri-O-Lo, Cri-O-Lo »…

A ceux qui ont raté cet événement, je propose ces images qu’a pu saisir Thierry de BossaNovaBrasil, un extrait du samba « Linha de Frente » où c’est Thiago qui joue du cavaquinho, ainsi qu’un « Subirosdoistiozin » bien secoué !

[youtubehttp://www.youtube.com/watch?v=ADvcnRLFiNU?rel=0]

[youtubehttp://www.youtube.com/watch?v=N5zL0jXuXnA?rel=0]

Si après ça, vous n’êtes pas là au prochain concert…

Pour l’anecdote, pendant toute une partie du concert, Criolo avait sur l’épaule, comme une relique précieuse, un petit drapeau des Corinthians. Ils ont depuis gagné la Copa Libertadores en battant Boca Juniors en finale.

A lire : « La Samba de Criolo » sur BossaNovaBrasil

2 réflexions sur “Criolo ao vivo au Cabaret Sauvage

  1. Grande CRIOLO!

    Super concert : très bonne musique et, effectivement, beaucoup d’émotion

    Merci pour ton blog qui me fait re-découvrir la musique brésilienne, avec grand plaisir

  2. Olivier

    j’adore

    quentin

    (message tapé par Quantin lui-même qui a vraiment aimé… on va faire écouter à Marthe on vs embrasse) clc

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