Ce soir, Lenine se produira sur la scène de la Cigale, à Paris, pour un concert unique. S’il jouera bien sûr les classiques de son répertoire, c’est la présentation de Chão, son nouvel album, qui nous vaut sa venue. Comme pour l’enregistrement de celui-ci, il sera accompagné de Junior Tostoi et de son fils Bruno Giorgi.
Comme nous le présentions hier ici, et en mars dans Vibrations (n° 142), Chão marque une rupture dans la carrière de Lenine. Qu’un artiste abandonne le format qui a fait son succès pour expérimenter mérite en soi le respect. Conçu comme une œuvre circulaire, une boucle littéralement, Chão surprend, n’a plus ni couplet ni refrain. Ni batterie. On y trouve par contre beaucoup de bruits du quotidien, ces fameux pas dans le gravier qui deviennent rythme, des chants d’oiseau, etc… Pour recréer sur scène ces ambiances, Lenine a utilisé une nouvelle technologie qui plonge le spectateur au cœur du son. « Nous n’avons jamais réalisé un spectacle avec autant d’inconnus, explique Lenine. Nous voulions créer une atmosphère sensorielle et, pour y parvenir, le son va sortir de quatre points différents. Chaque colonne peut émettre un son différent, qui bouge avec la perception du public ». En effet, les sons tournent dans la salle pour recréer le mouvement.
Pour cette tournée, Lenine a demandé à Paulo Pederneiras (Grupo Corpo) de concevoir le spectacle. Il a réalisé un beau travail sur le décor, avec le sol de la scène recouvert d’étoupe rouge pour renforcer la dimension intimiste. Heureux ceux qui pourront y assister. Personnellement, pour avoir déjà eu l’occasion de voir plusieurs fois Lenine en concert, déjà accompagné de Junior Tostoi à la guitare, ces considérations esthétiques n’étaient pas encore siennes. Un concert de Lenine, c’était avant tout un gros son rock et c’était déjà très bien…