On avait laissé Maria Bethânia sur une polémique probablement injuste, elle vient de sortir son cinquantième album*. Il s’intitule Oásis de Bethânia et a pour particularité le dépouillement des orchestrations, le plus souvent réduites à un seul instrument. Si on note la participation des guitares de Lenine et Djavan parce qu’ils sont des vedettes, c’est surtout celle de virtuoses comme le mandoliniste Hamilton de Holanda et le pianiste André Mehmari qui donne sa couleur au disque. Et on en profite pour se souvenir à cette occasion de leur concert en duo d’une très haut niveau à Lunel, il y a quelques mois. Jaime Alem, son fidèle directeur musical depuis plus de vingt ans, est toujours là mais le principe, ici, est de confier les arrangements.

Si on retrouve des compositions de Chico Buarque, Djavan, Jota Velloso (son neveu), Paulo César Pinheiro, c’est toujours Roque Ferreira qui est à l’honneur avec trois morceaux. Après l’album de Mariene de Castro où trois de ses morceaux avaient été inclus au répertoire de Tabaroinha, Roque Ferreira est décidément le compositeur de référence pour les chanteuses bahianaises !

L’événement de cet oasis, c’est un texte signé par Bethânia elle-même. Le premier en cinquante disques ! Le possédé « Carta de Amor ». Et, curieusement, elle l’entame d’une voix de tête qu’on ne lui connaissait pas avant d’enchaîner en mode narratif puis en mode… Bethânia et de revenir de sa voix grave au narratif caractéristique qui l’accompagne depuis ses débuts, depuis qu’elle dit les poètes. Les palmas et percussions sont aussi de la partie, caractéristique bahianaise.

La grande dame, toute tragédienne de la chanson qu’elle soit, est restée une bonne vivante. Une fille de Santo Amaro toute simple, comme elle se révèle dans l’entretien accordé à Ronaldo Jacobina pour la Revista Muito, à lire ici…

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* Dont seize en live…