Au Brésil, le 13 mai est la date d’abolition de l’esclavage, décrétée par la Lei Áurea, la loi Áurea, signée par la princesse impériale Dona Isabel, le 13 mai 1888, en même temps que, dans l’Umbanda, le jour du Preto Velho. Et c’est le jour du Preto Velho parce que c’est la date de l’abolition de l’esclavage, nuance. Si nous évoquons cette figure du Preto Velho comment ne pas évoquer la participation de Carlinhos Brown au film de Diego Lisboa, Olho de Boi, où il tient justement le rôle d’un Preto Velho.
Carlinhos Brown est toujours hyper-actif. Nous évoquions récemment le film Rio, pour lequel il a composé quelques titres de la bande originale mais, aujourd’hui, il sera question d’un autre film. Infiniment plus confidentiel. Il y a un an et demi, Brown faisait donc ses débuts d’acteur dans le court-métrage de Diego Lisboa, Olho de Boi. Dans ce film destiné visiblement au jeune public, il y interprète Abdal, un Preto Velho, vieux sage qui donne les conseils avisés au jeune héros pour dénouer la situation dont il est prisonnier, d’autres gamins qui le harcèlent, jaloux de sa paire de baskets. Le film est décrit par Diego Lisboa comme « une sorte de parabole sur la foi, l’imagination et l’innocence propre aux enfants ».
Dans Olho de Boi, Abdal le Preto Velho interprété par Carlinhos Brown vit en ermite dans une maison isolée et mystérieuse. Comme vous pouvez le constater à l’image ci-dessus, Brown avait promis au réalisateur une belle barbe grisonnante, indispensable attribut du Preto Velho, et qui contribue à donner consistance à son personnage. Cela surprend et, au choix : ça ne nous rajeunit pas ou ça nous rassure de constater qu’on n’est pas seul à grisonner ! En tout cas, son réalisateur ne tarit pas d’éloge sur sa performance : « je dois reconnaître qu’il dépasse toutes mes espérances. C’est-à-dire : c’était comme si Carlinhos Brown n’interprétait pas un Preto Velho« . Existe-t-il plus bel hommage d’un metteur-en-scène à son acteur ?
Voici la bande-annonce. Soyez attentif, Carlinhos Brown n’y apparait que l’espace d’un instant !